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Francesco Di Potenza
mobilesport.ch
16 mars, 2018 par
Francesco Di Potenza
Vistawell AG/SA

 

Interview Vistawell Bernard Prébandier (BP) / Francesco Di Potenza (Pot)

«Nous fournissons des recettes de base que les enseignants d'éducation physique adaptent à leur façon»

Odoo CMS- Exemple d'image flottante

BP: Francesco Di Potenza, depuis 2011, votre équipe et vous-même gérez la plateforme en ligne mobilesport.ch. Que trouve-t-on sur ce site?

Pot: Sur ce site trilingue, nous proposons toutes sortes de contenus aux enseignants d'éducation physique, aux moniteurs J+S, aux moniteurs Sport des adultes, aux entraîneurs, ainsi qu’à toute autre personne intéressée par le sport: idées d’exercices, leçons prêtes à l’emploi, tests, informations de fond sur de nombreux sports et dossiers pluridisciplinaires. mobilesport.ch fait partie des instruments d’encouragement du sport mis en place par la Confédération et, plus précisément, par l’Office fédéral du sport OFSPO. L’accès à ces contenus est libre et par conséquent gratuit. La seule chose qu’on demande aux utilisateurs, c’est de savoir s’orienter dans la masse d’informations mises à leur disposition, l’idéal étant qu’ils sachent dès le départ exactement ce qu’ils recherchent.

BP: mobilesport.ch a remplacé la revue «mobile». Est-ce que votre travail a beaucoup changé dans la foulée?

Pot: Pas énormément, si ce n’est qu’il faut travailler plus vite et sur plusieurs fronts. Plus vite parce que nous publions chaque mois un nouveau dossier. Et comme nos délais de production sont très courts, nous devons toujours être à jour dans notre planification, d’où l’importance de faire comprendre à nos partenaires qu’il est impératif de respecter les échéances. Comme nous pouvons travailler avec des vidéos, les enjeux logistiques ne sont pas les mêmes que pour un produit imprimé. Nous ne sommes plus tenus par les délais des imprimeries et des services d’expédition, mais cela n’a pas que des avantages.

BP: C’est-à-dire?

Pot: Le risque, c’est qu’on repousse les publications parce qu’elles ne sont pas entièrement terminées ou parce que les travaux de rédaction, de traduction ou de mise en page ont pris du retard. Mais cela ne nous est encore jamais arrivé. Depuis février 2011, nous avons toujours réussi à publier ponctuellement notre thème du mois. Et, qui plus est, en trois langues!

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BP: Parlez-nous un peu de ces fameux thèmes…

Pot: Il s’agit de dossiers thématiques fournis en format pdf, donc faciles à consulter et à télécharger, et accompagnés de ressources complémentaires, comme des vidéos, des outils de planification, des fiches explicatives pour des postes d’entraînement. Ces dossiers peuvent porter sur une compétence particulière pour un degré scolaire précis ou sur une activité qui relève du sport des adultes, comme le yoga, l’entraînement sensorimoteur, le pilates ou, ce mois, l’entraînement avec engins.

BP: Comment choisissez-vous ces thèmes?

Pot: Le choix des thèmes fait l’objet d’une planification annuelle et il s’effectue en concertation avec les experts de Macolin et d’autres institutions de formation suisses. En tant que rédacteur en chef, je propose les thèmes – après en avoir débattu avec mon équipe et discuté avec des représentants des milieux de l’enseignement et de l’entraînement. Nous y intégrons ensuite les idées et les suggestions de nos experts.

BP: Combien de personnes y a-t-il dans votre rédaction? Et comment sont-elles arrivées là?

Pot: Il y a Lorenza Leonardi-Sacino, qui s’occupe de la version italienne du site, et Raphael Donzel qui s’occupe de son pendant français. Nous sommes tous issus du journalisme. C’est un atout, car cela nous permet de poser des questions objectives – ces questions que certains disent «bêtes» – aux spécialistes. Il faut, pour faire ce travail, s’intéresser de près aux questions touchant à la pédagogie du sport et très bien connaître les médias, ainsi que l’utilisation qu’on peut en faire. Et il est utile aussi d’avoir un certain flair technique. Sans tout cela, on ne s’en sort pas.

BP: Pourquoi pas?

Pot: Il est important de comprendre les besoins des auteurs et de les coordonner avec nos exigences pour pouvoir donner des mandats clairs. Ensuite, il faut un peu d’imagination pour structurer toutes les informations que nous fournissent les experts et leur donner une forme attrayante et conviviale. Car chaque thème du mois est différent du précédent. Qu’allons-nous publier? Quels éléments allons-nous mettre en valeur? Comment allons-nous structurer le tout? Quid des photos et des illustrations? Autant de questions que nous nous posons à chaque fois. Enfin, il faut avoir une idée des processus de production pour pouvoir donner aussi des consignes claires aux graphistes, aux photographes et aux vidéastes.

BP: Maintenant, parlons un peu des utilisateurs. Sont-ils nombreux sur mobilesport.ch?

Pot: La dernière enquête statistique a montré que notre site comptabilise environ 3000 pages vues par jour. En extrapolant, on arrive à plus d’un million de pages par année. La bonne nouvelle, c’est que d’après ce que nous avons pu constater, il s’agit d’utilisateurs «qualitatifs», autrement dit d’utilisateurs qui passent entre 5 et 8 minutes sur une page – une bonne moyenne. Pour nous, ce chiffre signifie que les utilisateurs qui ont trouvé les contenus recherchés les lisent et examinent, à ce stade déjà, s’ils peuvent leur être utiles pour planifier leur leçon ou leur entraînement.

BP: Mais qui sont ces utilisateurs?

Pot: Comme je vous l’ai dit, nous nous adressons aux enseignants d'éducation physique ainsi qu’aux entraîneurs et aux moniteurs, bref aux professionnels de l’enseignement du sport. Des personnes qui savent ce dont elles ont besoin pour enseigner et qui sont capables d’adapter nos contenus en fonction de leurs exigences. mobilesport.ch leur fournit des outils, à eux ensuite de les utiliser pour créer leur propre produit. On peut comparer aussi mobilesport.ch à un livre de cuisine: on y trouve des recettes de base que les cuisiniers peuvent s’approprier pour concocter des plats originaux.

BP: Faisons un petit tour dans les salles de sport si vous le voulez bien. Comment l’éducation physique va-t-elle évoluer selon vous?

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Pot: Comme je ne suis pas du métier, j’ai tendance à idéaliser et mes prédictions ne font que refléter mes espoirs. Ce que j’aimerais par-dessus tout, c’est qu’il n’y ait plus dans les salles de sport d’enseignants en habits de ville qui se contentent de donner des consignes, mais des professeurs qui mouillent leur maillot, qui font des démonstrations, qui transmettent une saine ambition sportive aux enfants et leur fassent prendre conscience que les leçons d’éducation physique peuvent leur apprendre des choses qui leur rendront service tout au long de leur vie. Je pense notamment à l’esprit d’équipe, à la discipline de travail, à la gestion de la victoire et de la défaite, sans parler évidemment de tout ce qui touche au physique. Je sais bien que j’idéalise. Peut-être devrais-je simplement m’estimer heureux que les trois leçons obligatoires soient respectées ou que les enfants ne fassent pas juste du football ou des agrès pendant les leçons d'éducation physique, mais vivent plein d’expériences motrices et sportives.

BP: D’après vous, quelle place l’éducation physique occupe-t-elle dans l’éventail des branches enseignées à l’école?

Pot: Comme l’ont montré bon nombre d’études, l’activité physique joue un rôle important dans le développement global de l’enfant. Les nombreux contacts que j’ai avec des auteurs, des experts et des étudiants me le confirment systématiquement: la flamme brûle toujours et beaucoup d’enseignants se battent pour valoriser l’éducation physique. Les nombreuses idées novatrices qu’ils lancent est un indicateur fiable. Les enseignants qui s’impliquent dans le développement de l’éducation physique et s’engagent pour donner envie aux jeunes moins motivés de faire du sport ne manquent pas – et nous en avons besoin. Comme l’activité physique et sportive joue également un rôle important sur le plan social, je suis sûr que cela finit par se répercuter aussi sur l’éducation physique. Il n’y a qu’à voir le nombre de fédérations sportives qui sont intéressées à proposer des programmes spéciaux pour le sport scolaire. Je pense notamment à la fédération de rugby et à son programme «rugby’s cool», mais on pourrait citer aussi les fédérations de football, d’athlétisme, de course d’orientation, de handball, etc.

BP: L’obésité des enfants est un sujet qui fait régulièrement parler de lui. L’éducation physique peut-elle venir à bout de ce problème?

Pot: Non, je ne pense pas qu’à elle seule, elle en ait les moyens. L’entourage de l’enfant joue aussi un rôle important dans le sens où il peut le sensibiliser, sans pour autant le sermonner, aux liens existant entre activité physique, perception corporelle et temps passé devant des écrans. L’éducation physique est un vecteur qui permet de mettre concrètement ces liens en évidence. L’enseignant peut, en leur proposant des leçons ludiques, variées et motivantes, inciter les enfants à bouger et à faire du sport durant leurs loisirs, à réfléchir à ce qu’ils mangent et à passer moins de temps à grignoter des chips devant la télévision ou l’ordinateur. Mais, tout cela ne sert à rien si les enfants amènent comme dix-heures à l’école des tartines avec de la pâte au chocolat et des boissons sucrées. L’éducation physique ou plutôt la personne qui l’enseigne ne peut rien faire contre, ce n’est d’ailleurs pas son rôle. Mais qu’on se comprenne bien, je n’ai rien contre les jeux vidéos, la télévision, les tablettes, les smartphones, la pâte à tartiner ou les boissons sucrées – quand ils sont consommés avec modération. Tout cela a sa place dans le développement et l’apprentissage des enfants.

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BP: Revenons-en à la plateforme mobilesport.ch. Avec qui travaillez-vous régulièrement?

Pot: Principalement avec les gens de l’OFSPO. Grâce à Jeunesse+Sport, la Haute école fédérale de sport et la Formation des entraîneurs Suisse, nous disposons à Macolin d’un véritable vivier de savoirs théoriques et pratiques. De plus, grâce à ces experts, nous pouvons coopérer avec les fédérations quand nous traitons de sujets portant sur des sports précis. Pour les contenus scolaires, nous travaillons en partenariat avec les hautes écoles pédagogiques, l’Association suisse d’éducation physique à l’école (ASEP) ou des enseignants qui passent leurs journées dans des salles de sport et qui côtoient les enfants et les jeunes d’aujourd’hui. Et pour les sujets qui touchent à la sécurité, nous faisons toujours appel au bpa, autrement dit au Bureau de prévention des accidents. En principe, nous sommes ouverts aux collaborations, pour autant que les sujets proposés aient un lien avec la pratique et une utilité pour notre public cible.

BP: Comment choisissez-vous vos sujets?

Pot: De nombreuses idées nous sont suggérées par les partenaires dont je viens de vous parler. Parfois, nos choix sont dictés par la nécessité d’actualiser nos contenus. Et puis, il y a plein d’enseignants dynamiques et créatifs qui fourmillent d’idées et nous les relaient. Leur envie de développer des nouveautés ou de rafraîchir certains acquis est un plus pour notre plateforme.

BP: Pouvez-vous nous donner des exemples?

Pot: Je pense par exemple au FooBaSKILL, un sport qui combine le football et le basket inventé par des enseignants romands, ou aux Burner Games, des jeux qui existent depuis longtemps et qui ont été remodelés, ou encore à des sports comme le parkour auquel nous avons consacré un dossier l’année passée. Ce ne sont là que quelques exemples parmi d’autres. Même si on ne peut pas réinventer la roue, nos auteurs arrivent toujours à porter un nouveau regard sur leurs sujets de prédilection. Cela rend notre travail de rédacteur d’autant plus intéressant.

BP: Pour terminer une question personnelle: que pensez-vous de Sion2026?

Pot: Je ne peux que vous donner mon avis personnel. On parle beaucoup des avantages et des inconvénients de ce projet, de finances et de gigantisme, bref le débat est très émotionnel. Ma position à moi est pragmatique. Je n’ai jamais été très fan des méga-manifestations, ni sportives ni culturelles. J’ai toujours préféré ce qui est plus modeste, plus intimiste: aller voir un match de rink-hockey un samedi en fin de journée, puis passer la soirée dans un théâtre de poche. Mais pour ce qui est des JO, je vois les choses un peu autrement: si la Suisse, célébrée pour son esprit d’innovation, a l’occasion d’organiser des Jeux d’une nouvelle génération – des jeux à taille humaine axés sur la pérennité – je serais partant. J’estime que si cette occasion se présente, il faut qu’elle la saisisse. Je serais tout feu tout flamme si notre pays obtenait les Jeux et j’irais volontiers assister à un match de hockey ou à une manche de curling.

BP: Merci pour cette interview et longue vie à mobilesport.ch!


Odoo- Echantillon n° 2 pour trois colonnes



Francesco Di Potenza
Vistawell AG/SA 16 mars, 2018
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